Un Oscar pour son courage
Joel Chavez, un Argovien âgé de 20 ans, souffre de neurodermatite (eczéma atopique) depuis sa petite enfance. Il présente sa prise en charge de la maladie chronique de la peau dans un film: «Krokodil». L’étudiant a lui-même écrit le scénario. Son court-métrage veut encourager les personnes concernées par cette allergie.
La pitié n'est pas nécessaire
Joel Chavez est tranquillement assis à la table, un sourire sur les lèvres. Le jeune homme nous parle de sa maladie, la neurodermatite, qui fait partie de sa vie depuis ses premiers souvenirs. Il paraît authentique et confiant. «Je suis très ouvert en ce qui concerne ma maladie aujourd’hui, amis ce ne fut pas toujours le cas. Pendant la puberté, j’en étais parfois fort affligé», nous dit Joel. Ce qu’il ne veut en aucun cas, c’est faire pitié – on le remarque de suite. Il souligne que son entourage l’a toujours ménagé. Il a évidemment vécu des situations désagréables, par exemple à l’école, comme son personnage principal, Dani, qui les vit de manière impressionnante dans son film.
Voici comment le film a été réalisé
Un enfant sur cinq souffre de neurodermatite, ou eczéma atopique, en Suisse. Chez sept enfants sur dix, la maladie de la peau guérit vers l’âge adulte. Ce ne fut pas le cas pour Joel Chavez. Gesticulant vivement, il explique comment il a eu l’idée pour son court-métrage: «J’ai reçu ma première caméra vidéo à onze ans. Filmer m’intéresse régulièrement depuis lors. Une nuit, je me suis réveillé et j’ai eu l’idée de produire un film sur ma maladie.» Joel sourit: «Cela sonne peut-être un peu stéréotypé, mais c’est ainsi que cela s’est passé.» Il rédige donc un scénario et il le télécharge sur la plateforme «studentfilm». Une régisseuse le lit et est directement fascinée: elle contacte Joel et elle lui donne des conseils pour la finition. Il écrit, retravaille, raccourcit – elle le laisse faire et se contente de le conseiller. Et le produit fini est formidable.
Mon type de peau: crocodile
Le film est passionnant, informatif, émouvant. Dani, le protagoniste, doit aller dans une clinique qui se trouve dans les montagnes. Il y vit des hauts et des bas: l’amour, le drame et l’action y sont au rendez-vous. Joel Chavez montre comment il vit avec la maladie. Son film n’est pas une œuvre pédagogique ou une critique de la société. Le court-métrage transmet uniquement une image de la maladie et plaide pour une meilleure compréhension. Jamais encore la maladie n’avait été traitée dans un film. Mais pourquoi ce titre? «Krokodil (crocodile en français) fait allusion au type de peau de la personne atteinte de neurodermatite: elle est sèche, rêche et crevassée», explique Joel. Le développement de Dani, la figure principale jouée par Joel Chavez lui-même, se trouve au cœur du film. Ce n’est qu’au moment où Dani accepte qu’une partie de lui est comme un crocodile qu’il va mieux.
Récompensé par l'aha!award
En 2019, Joel a été récompensé par un aha!award pour son idée créative en lien avec le thème de la peau. «Lors de la remise des prix, j’ai pu nouer de nombreux contacts intéressants – le prix a donné une poussée supplémentaire à mon projet», dit Joel.
Texte: aha!/Manuel Mosimann
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