07.04.2006

Campagne 2006 d'aha! contre l'allergie

07.04.2006

Les tout petits sous surveillance étroite : Cette année, la pollinisation du noisetier et de l’aulne, qui marque traditionnellement le début de la période du rhume des foins, s’est fait attendre en raison du temps frais. Ces prochains jours et semaines, de hautes concentrations en pollens sont escomptées.

D’après les spécialistes, le noisetier et l’aulne ont produit une quantité spectaculaire de chatons. Un seul chaton de noisetier peut libérer jusqu’à deux millions de pollens. Selon toute probabilité, le passage de la floraison de l’aulne à celle du bouleau sera également sans transition, avant que ne commence, fin mai, la saison des pollens de graminées et d’herbes. Ceux-ci sont les facteurs déclenchants les plus fréquents des allergies au pollen.

Même si l’hiver 2006 était relativement froid, le réchauffement climatique est un fait qui pourrait à moyen terme causer encore plus de désagréments pour les personnes atteintes. Au cours des 100 dernières années, les températures en Suisse ont augmenté selon des valeurs allant jusqu’à 1,6°C, donc au-delà de la moyenne globale. Jusqu’à 2050, on s’attend à un réchauffement de 3°C en été et de 2°C en hiver. Les périodes de pollinisation seront plus précoces. Les données recueillies depuis 20 ans par le Réseau national des mesures polliniques permettent de le mettre en évidence pour le bouleau. Depuis des années 90, le début de sa floraison est devenu de 15 jours plus précoce, la saison pollinique des graminées et des herbes s’étant nettement allongée. Des températures plus élevées sont en outre susceptibles de contribuer à une colonisation par de nouvelles plantes. L’exemple le plus actuel : l’ambroisie hautement allergène dont la propagation fait l’objet d’avertissements insistants, émis par les milieux spécialisés les plus différents.

Le développement climatique des dernières décennies et de celles encore à venir est qualifié par la palynologie de «poussée de réchauffement». Cette branche de recherche des sciences végétales est en mesure d’isoler, par des processus chimiques complexes, les pollens obtenus à partir de carottages effectués dans les lacs et les marécages, de les analyser au microscope et de les dater, d’en conclure au climat et de vérifier des modèles actuels. Ainsi, les pollens âgés de millénaires permettent de comprendre comment les systèmes biologiques réagissent à des réchauffe-ments climatiques et, également, comment l’homme a modifié le paysage.

C’est également l’homme qui engendre les polluants atmosphériques qui compromettent toujours davantage notre santé. Plus de 40 pour cent de la population inspirent régulièrement trop de poussières fines, nuisibles à la santé. Il se précise des indices suggérant que des réactions allergiques soient du moins favorisées par la pollution. Et c’est elle-même qui constitue un facteur irritant supplémentaire, impliqué dans l’asthme chez l’enfant. Des études de laboratoire assez récentes ont démontré une interaction réelle entre les poussières fines et les pollens : dans des régions à haute pollution atmosphérique, les pollens sont recouverts de particules de polluants ; leur teneur en allergènes est modifiée, ce qui peut renforcer leur action. D’autres expériences démontrent que les grains de pollen sont modifiés par les oxydes nitriques et l’ozone de manière à provoquer ensuite plus volontiers des allergies.

Du point de vue allergologique, le rhume des foins est encore trop souvent sous-estimé par les personnes atteintes. Sur deux allergiques au pollen, l’un au moins risque de développer un asthme, si les symptômes restent mal ou pas du tout traités pendant des années. La statistique révèle qu’à l’heure actuelle, déjà 30 % malades polliniques souffrent de symptômes d’asthme, la qualité de leur vie étant, par conséquent, considérablement réduite. Quelque 25 % des personnes atteintes présentent en outre des réactions croisées entre les allergènes polliniques et les allergènes alimentaires. Les symptômes vont de légers picotements au niveau buccal jusqu’à â dans le cas extrême â une réaction de choc. Les allergologues conseillent donc de procéder à un diagnostic précoce, dès qu’une allergie aux pollens est soupçonnée, et d’adopter un comportement préventif lorsque la pollinisation est élevée. Les personnes gravement atteintes peuvent se soumettre à une immunothérapie spécifique, à ce jour le seul traitement causal des allergies au pollen. Le système immunitaire y est « converti », par démarches progressives, de manière à ne plus présenter de réactions excessives à un certain allergène.
 

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